Malgré son planning chargé comme toute bonne Zéphyr qui souhaite se faire un nom dans l’Empire, Aphrodite se devait d’assister aux cours de magie de sa mère. Cette dernière étant une mage réputée, elle tenait à cœur que sa progéniture n’oublie pas les racines de son peuple et pratique l’art ancestrale dont elle avait elle-même hérité de sa mère. C’est donc comme chaque matin que la jeune fille retrouvait son professeur dans le jardin familiale car contrairement à ses deux frères, elle se croyait toujours trop occupée pour s’entraîner et donc, elle se retrouvait forcée par sa mère de pratiquer sous sa surveillance. Son talent naturel compensait grandement les lacunes de son assiduité mais bon, c’était encore bien loin du niveau que sa mère espérait voir atteindre son enfant. La vie était réglée comme du papier à musique et tout se déroulait comme prévu sans trop de surprise jusqu’à ce fameux jour d’été où Olympie arriva accompagnée d’un enfant d’environ 8 ans. Un peu surprise, Aphrodite ne réagit pas immédiatement, se disant que sa mère finirait bien par le lui présenter. Elle dévisagea un moment le gamin qui avait presque la moitié de son age et comme personne ne sembla utile de dire quoique ce soit en rapport à cette venue imprévue, elle décida de mettre les pieds dans le plat et d’en avoir le cœur net.

« Mère ? Je ne sais pas si tu as vu mais tu es accompagnée aujourd’hui. Peut-être pourrais-tu faire les présentation ou alors simplement reconduire notre invité dehors si sa présence n’est pas désirée. »

« Ne sois pas idiote. A partir d’aujourd’hui, ce garçon participera à notre entraînement de magie. J’espère que cela te motivera à ne pas être ridicule. C’est le fils de ma sœur donc ne sois pas méchante, c’est compris ? »

Comme toujours, sa mère semblait avoir une idée en tête et même si la mort de sa sœur, la mère du garçon, l’avait profondément attristée à l’époque, venir huit ans plus tard avec son fils pour l’entraîner à la magie ne devait certainement pas être une coïncidence. Aphrodite savait qu’elle avait rendu visite plusieurs fois à son neveu mais bon, voulait-elle vraiment les entraîner ensemble car après tout, l’adolescente avait un niveau bien supérieur à celui d’un gamin débutant. La seule chose qui vint immédiatement à l’esprit de la brune était que sa mère comptait utiliser son neveu comme un moyen de la rendre ridicule. Elle connaissait fort bien les manigances de sa mère pour en avoir subi les frais assez souvent, pour les reconnaître lorsque cela se présentait. Elle allait certainement centrer son entraînement sur lui afin que dans quelques années, il soit plus doué que sa propre fille et ainsi, elle pourra se moquer d’elle et la critiquer de manière concrète. Le genre de réflexion primitive du « Lui il y arrive et pas toi » dont tous les gamins ont déjà fait l’objet dans leur jeunesse. En tout cas, Aphrodite ne comptait pas laisser se plaisir à sa mère. Olympie s’approcha d’Asis en s’accroupissant devant lui pour lui parler.

« Tu devrais te présenter à ta cousine, ça la rendrait un peu plus aimable. Qu’en dis-tu ? On commencera les leçons tout de suite après. N’hésite pas à me poser toutes les questions qui te traverse l’esprit. »

C’était assez amusant de voir cette femme habituellement si autoritaire, essayer de faire la gentille, si bien qu’Aphrodite ne put s’empêcher d’esquisser un large sourire en regardant la scène. Sa mère était une personne très stricte et qui ne supportait pas qu’on lui résiste, chose que les deux femmes avaient en commun, ce qui bien sûr, provoquait régulièrement des clashs violents qu’esquivaient avec adresse et savoir son père et ses frères. Seule sa sœur tentait parfois vainement de les calmer toutes les deux mais bon, au final cela ressemblait plus à une engueulade à trois qu’une tentative de médiation. En tout cas, avec un peu de chance, la présence du jeune garçon allait la forcer à se modérer et ne pas toujours faire celle qui sait tout sur tout, attitude qui agaçait considérablement la jeune Aphrodite, même si elle reconnaissait que sa mère était une femme très intelligente et qu’elle respectait énormément cela.

Sa mère adoptive lui en avait déjà parlé à plusieurs reprises, Asis était né dans une famille de magiciens de renom, mais pas de chance pour lui, la mamie qui lui faisait office de mère n'y connaissait vraiment rien. Elle voulait tout de même que son fils ne renie pas ses pouvoirs et fit vite appel à la tante d'Asis, une grande magicienne. Celle-ci lui proposa tout de suite de faire des visites de temps en temps pour apprendre à connaitre son neveu. La famille était très importante et la mère d'Asis ne voulait pas qu'il s'en éloigne, surtout que ça pourrait lui ouvrir des portes plus tard...

Un jour, Olympie toqua à la porte et Asis eu la grande surprise de partir chez elle, elle lui expliqua qu'il allait prendre des cours de magie avec sa fille, une certaine Aphrodite. Il était pressé de voir à quoi ressemblait sa cousine. Était-elle gentille ? Belle ? Forte ? Ces questions trottaient dans sa tête. Asis arriva devant une grande maison, il n'avait pas l'habitude, elle et sa mère habitaient dans une vieille baraque. Celle-ci reflétait la famille qui l'habitait, élégante, propre, remplie d'objets de valeur. Il entra dans la maison, marcha un peu et aperçut une fille splendide. Certes elle était belle mais son visage laissait deviner qu'elle était mécontente, en tout cas troublée. Il comprit alors que sa présence n'était pas souhaitée par la jeune adolescente, cela le mît mal à l'aise et il se cacha dans les jambes de sa tante. Puis, enfin alors qu'il croyait que la regard de sa cousine le carboniserait sur place, Aphrodite décida de casser le silence avec une phrase qui n'améliora pas l'ambiance.

— Mère ? Je ne sais pas si tu as vu mais tu es accompagnée aujourd'hui. Peut-être pourrais-tu faire les présentations ou alors simplement reconduire notre invité dehors si sa présence n'est pas désirée.

— Ne sois pas idiote. À partir d'aujourd'hui, ce garçon participera à notre entrainement de magie. J'espère que cela te motivera à ne pas être ridicule. C'est le fils de ma sœur donc ne sois pas méchante, c'est compris ?

Le regard d'Aphrodite s'intensifia, Asis n'osait plus la regarder dans les yeux. Et dire qu'ils allaient devoir apprendre ensemble, il avait l'impression qu'elle profiterai de la moindre occasion pour lui jeter un mauvais sort. Ces cours n'allaient pas être de tout repos.

— Tu devrais te présenter à ta cousine, ça la rendrait un peu plus aimable. Qu'en dis-tu ? On commence les leçons tout de suite après. N'hésite pas à me poser toutes les questions qui te traversent l'esprit.

— D... D'accord.

Il aurait voulu avoir la force de dire non mais il était obligé d'accepter. Asis décida d'affronter le regard noir de sa cousine. Il leva les yeux et adopta la même position qu'elle, il ne voulait pas paraitre pour un enfant inoffensif. Il serra les poings et laissa durer un autre silence et contre toute attente, il vit sur le visage d'Aphrodite se dessiner un sourire. Était-ce pour se moquer de lui ?

— J'm'appelle Asis.

Cette phrase était sortie toute seule. Néanmoins il était content d'avoir fait le premier pas. Il espérait juste qu'elle répondrait de même, et que cela détende l'atmosphère. Elle était tout de même gonflée Aphrodite, Asis n'était qu'un enfant et il n'y avait pas de raison d'adopter ce comportement.

Le gamin semblait vouloir faire le petit dur lorsqu’il s’adressa à Aphrodite, ce qui était assez amusant à voir. De son côté, sa mère s’était déjà installée devant la grande table en bois qu’elle avait fait sortir du sol à l’aide de sa magie, prête à commencer son cours. L’adolescente écouta son cousin se présenter et se demandait encore comment cela se faisait qu’il n’était jamais venu chez eux avant aujourd’hui. Elle savait que sa tante était morte lors de l’accouchement et cela laissait planer un doute sur la personne qui s’occupait de lui actuellement. Elle savait sa mère assez éloignée de ce genre de chose, considérant la plupart du temps comme électron libre la plupart de ses enfants et ne s’occupant pas vraiment d’eux. D’ailleurs, la jeune fille devait régulièrement veiller sur ses frères et sœurs les plus jeunes, son père étant souvent trop occupé pour le faire et sa mère voyageant énormément. A 8 ans, il voulait déjà paraître fort mais bon, ça le rendait mignon avec sa petite bouille et donc, Aphrodite ne put s’empêcher de venir lui frotter la tête avec la main en souriant, se présentant à son tour.

« Et moi je m’appelle Aphrodite, enchantée de faire ta connaissance. »

Les présentations étant faites, la jeune brune vint se placer à côté d’Asis pour laisser commencer sa mère qui regardait ses deux élèves comme si elle préparait un mauvais coup. Elle feuilleta les pages de son grimoire et après quelques minutes, fit jaillir deux chaises en racines du sol, juste derrière sa fille et son neveu afin qu’ils puissent s’asseoir. Elle s’approcha d’eux et s’adressa à Asis afin de se renseigner sur ce qu’il connaissait de la magie. Certes il n’avait pas connu sa mère qui était tout comme elle très douée mais peut-être qu’inconsciemment, il avait déjà des notions.

« Asis, pourrais-tu me dire ce que tu sais de la magie ? Tu as déjà certainement du entendre des choses ou même réfléchi à ce sujet non ? Et toi, Aphrodite, ne lui souffle pas la réponse, je dois savoir où il en est ! »

Comme si elle allait lui dire quoique ce soit. L’adolescente savait très bien que sa mère utilisait ce gamin pour la faire passer pour une idiote donc, il n’y avait aucune raison pour qu’elle l’aide. En attendant que la réponse vienne, Aphrodite aperçut un oiseau sautillant dans le jardin et apparemment, il avait un aile blessé vu la façon dont il se tenait. Cette situation était une bonne occasion de montrer à son cousin ce qu’elle savait déjà faire et donc, elle se leva pour s’approcher doucement de l’animal blessé, fondant sa présence dans la nature comme si elle n’était plus qu’un souffle de vent. Sans que l’animal ait le temps de s’en rendre compte, l’adolescente le tenait dans ses mains et le ramena à proximité de sa mère et de son cousin. Alors qu’Olympie attendait la réponse d’Asis, ne se souciant guère des frasques de sa fille dans son dos, un halo lumineux s’échappa des mains de la jolie brune pour entourer complètement l’animal qui ne se débattait absolument pas. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que cela s’arrête et dans un mouvement ample des bras, la jeune fille donna son envol à l’oiseau. Ce dernier s’envola comme si plus aucune blessure ne le gênait à l’aile, sous le sourire radieux de celle qui venait de le guérir.

« Ne fais pas trop attention à elle. C’est sans doute les seuls sorts qu’elle maîtrise parfaitement. Je suppose que les sorts de soin ne sont pas une priorité pour un jeune garçon comme toi. Quel genre de mage voudrais-tu devenir ? »

Olympie maîtrisait de nombreuses sortes de magie et même si Aphrodite s’était spécialisée dans la magie curative, ce n’était pas à cela que la destinait sa mère à la base. Pour celle-ci, la puissance d’un magicien se mesure à sa capacité de s’adapter à toutes les situations et de toujours avoir un sortilège pour se sortir des ennuies sans le moindre effort. Selon elle, sa fille n’irait certainement pas bien loin en ne maîtrisant que cela et même si elle avait essayé de lui enseigner des sorts bien plus puissants comme des sorts d’entraves psychiques ou même d’immobilisation, cette dernière ne semblait pas y mettre beaucoup de volonté pour les maîtriser. Elle espérait donc que son nouvel élève soit bien plus attentif et ambitieux que son idiote de fille qui ne rêvait que de politique comme son père.

Aphrodite semblait s'amuser de la situation. Un gamin de 8 ans qui joue les durs face à une magicienne adolescente, c'est vrai que c'est assez marrant quand on y pense. Il ne lui aurait fallu qu'un geste pour le blesser, mais heureusement la cousine n'était pas de ce genre là. Elle s'approcha du jeune garçon et le décoiffa, enfin c'était pas son intention, elle voulait juste le mettre en confiance avec ce geste sympathique. Asis ne savait plus quoi penser, il avait honte et voulait pouvoir disparaitre pour ne plus paraitre pour un idiot mais se sentait aussi soulagé, elle n'était pas si cruelle que ça finalement. Cette dernière afficha un grand sourire et Asis pu enfin vraiment observer son joli visage.

— Et moi je m'appelle Aphrodite, enchantée de faire ta connaissance.

Asis ne put s'empêcher de sourire à son tour, tout à coup elle semblait si gentille... Les deux élèves allèrent s'asseoir autour de la table en bois qui était miraculeusement apparue. C'était à coup sur un tour d'Olympie. Celle-ci regarda mystérieusement les deux cousins tout en feuilletant un vieux grimoire, ceux qu'Asis adore lire. Elle s'arrêta comme si elle avait oublié quelque chose et s'approcha d'Asis.

— Asis, pourrais-tu me dire ce que tu sais de la magie ? Tu as déjà certainement du entendre des choses ou même réfléchi à ce sujet non ? Et toi, Aphrodite, ne lui souffle pas la réponse, je dois savoir où il en est !

Asis depuis quelques années, est passionné de magie, et même s'il ne sait pas la pratiquer, il aime bien aller feuilleter des livres de sorciers, avec toutes sortes de légendes et bien sur plein d'informations et de conseils sur toutes sortes de magie. Il ne comprend pas tout mais ça l'amuse et l'occupe pendant des heures, il ne s'en lasse jamais. Répondre à la question de sa tante n'était donc pas une épreuve insurmontable. Mais quand Asis allait répondre, Aphrodite se leva et se dirigea vers un petit oiseau apparemment blessé. Elle prit soin de ne pas l'effrayer et le ramena sur la table en bois. Asis avait envie de regarder ce que sa cousine préparait mais voyant qu'Olympie attendait sa réponse, il ne tourna pas la tête. Une lumière entoura complètement l'oiseau. Le jeune enfant ne put s'empêcher cette fois d'observer. Il était fasciné par ce qui se passait devant ses yeux, c'était une des premières fois qu'il voyait la magie de si près. Malheureusement, ce fut trop vite terminé, en un mouvement Aphrodite fit s'envoler le petit animal. La guérisseuse était fière et cela se voyait.

Cette entracte terminée, la mère rabaissa tout de suite sa fille et demanda quel genre de mage il voulait devenir. Tout de suite il se souvint des héros de contes, tous étaient puissants et secouraient des demoiselles en danger. Il savait très bien que dans la réalité, ce n'était pas possible d'être à leur image. Pour l'instant il n'avait pas d'avis sur quelle sorte de mage il voulait être, il choisirait plus tard, après avoir un peu gouté à tout.

— À vrai dire je ne sais pas trop, je préfère attendre et voir dans quel domaine je suis le meilleur.

Le petit intermède avec l’oiseau étant fini, Asis répondit à la mère d’Aphrodite de façon assez vague, ne sachant visiblement pas encore vers quel domaine de prédilection il allait se tourner. Les formes de magie étaient nombreuses et certaines demandaient plusieurs vies pour être maîtrisées pleinement mais bon, comme il n’en était qu’au début de son apprentissage, Olympie se devait de lui faire une petite démonstration de ce qu’elle connaissait comme type de magie parmi les plus répandues. Evidemment, elle maîtrisait également des arcanes plus dangereux et plus mystérieux, mais il ne servait à rien d’exposer inutilement cela à un enfant qui ne pouvait en saisir la complexité.

« Je vais te montrer quelques sortes de magie qui tu pourrais maîtriser sous mon apprentissage si tu le désires. Tu as déjà eu un aperçu de la magie curative d’Aphrodite et voici un autre style de magie qu’elle connaît également. C’est souvent le premier qu’on apprend. La magie élémentaire. »

D’un simple geste de la main, la femme fit sortir du sol une statue en terre qui ressemblait à s’y méprendre à l’Elder Valkor contre lequel la magicienne avait visiblement une certaine rancune. D’un claquement de doigts, la statue fut transpercée par des piques de glace avant de geler complètement et de se transformer en glaçon. Tendant simplement la paume vers le ciel, comme pour capturer l’essence même du soleil, Olympie fit apparaître une boule de feu et la lança sur la statue de glace, la faisant exploser très facilement. Elle termina sa démonstration par un autre mouvement de main qui fit éclore un parterre de fleurs sur les restes de la sculpture de terre. Il y avait bien sûr d’autres éléments comme l’air ou même l’eau mais bon, avec ce petit panel, la démonstration était plus que suffisante à ses yeux. Il s’agissait de la magie de base pour devenir un grand magicien et d’ailleurs certains des plus grands magisters n’utilisaient que la magie élémentaire mais à un niveau tel, qu’ils faisaient trembler le monde. La démonstration se poursuivit dans la bonne humeur ou presque, Aphrodite s’étant rassise à côté d’Asis pour assister au spectacle de sa mère.

« Il y a bien sûr différents degrés de maîtrise pour chaque magie mais pour chacune d’elle, c’est ta volonté qui déterminera ta puissance. Je vais te montrer encore quelques formes de magie et ensuite, nous essayerons de voir tes prédispositions. »

Même si sa fille n’avait clairement pas envie de suivre ses pas, elle pouvait encore faire de son neveu un grand magicien, les gènes étant en lui comme dans sa fille cadette, Athéna, qui à seulement 14 ans, était déjà une magicienne reconnue dans l’Empire et qui suivait les traces de sa mère. Si plusieurs de ses élèves devenaient des magisters importants, son renon ainsi que celui de sa famille, ne ferait que s’accroître toujours plus. En plus, si comme elle le supposait, Asis avait reçu à sa naissance le pouvoir magique de sa mère en plus du sien, il serait certainement capable de très grande chose. Quoiqu’il en soit, elle continua la démonstration en transformant sa main droite en une chose difforme qui ressemblait à des griffes acérées comme des lames de rasoir. La métamorphose était une magie assez répandue chez les brigands en tout genre car ils faisaient ainsi passer leurs méfaits sur le dos des créatures afin de ne pas attirer l’attention de la garde. Avec ses griffes, elle s’entailla légèrement la main gauche et alors que deux gouttes tombaient vers le sol, elles se transformèrent en une épée magestieuse à la lame aussi rouge que le sang qui l’avait créé. La magie du sang était un art dangereux qui pousse bien souvent ses utilisateurs au delà des limites de l’acceptable et du raisonnable mais bon, cela restait une magie puissante pour ceux sachant l’utiliser correctement. Olympie termina sa démonstration en faisant disparaître ce qu’elle venait de créer et soignant l’entaille faite à sa main. Elle s’approcha calmement d’Asis et d’Aphrodite et leur annonça la suite du programme.

« Asis, tu vas essayer de canaliser ton énergie pour faire pousser des fleurs. C’est un exercice assez simple, il te suffit de te concentrer et d’imaginer ce que tu veux voir pousser. Avec tes mains, tu transmets ton énergie au sol. Dans un premier temps, touche le avec tes paumes, plus tard, tu pourras le faire sans le toucher. Pendant ce temps ma fille, tu vas t’entraîner à maîtriser deux magies élémentaires en même temps. Tu lanceras des boules de feu en l’air que tu gèleras avec ton autre main. »

L’adolescente aurait bien voulu tranquillement retourner à ses occupations plutôt que de se prêter à ce genre d’exercice mais bon, même son père lui avait dit d’écouter sa mère lors de ces leçons. Créer une boule de feu n’était pas très sorcier pour elle mais par contre, contrôler une magie dans chacune de ses mains compliquait considérablement la tâche. Avant même de se lancer dans la congélation de boule de feu, elle essaya de maintenir le feu dans sa main gauche, tout en parvenant à geler l’humidité présente dans l’air avec sa main droite. Malheureusement, à chaque fois qu’elle essayait, la boule de feu s’éteignait, un peu comme si les deux magies étaient incompatibles dans son esprit.